Le coup de chaleur...Attention, DANGER.! "Nous sommes en été, Mr X arrive en ville, il a mis son chien dans le coffre de sa voiture. La journée est chaude, mais le soleil est voilé. Mr X cherche toutefois un endroit vraiment ombragé car il ne peut pas emmener son chien avec lui. L'esprit tranquille, étant sûr d'avoir pris toutes les précautions nécessaires vis-à-vis de son chien, il s'en va faire ses courses. Malheureusement, s'étant absenté bien trop longtemps, à son retour il découvre son chien gisant inanimé dans le coffre de la voiture...." Une fiction ? Non, ce fait divers est hélas trop fréquent. Mais que s'est-il donc passé?? Alors que la voiture n'a jamais été exposée au soleil, le chien a été victime du COUP de CHALEUR. Il faut agir vite, très vite. Coup de chaleur : C'est l'élévation de la température corporelle au delà de 40°C, voire de 41°C. Les premiers symptômes du coup de chaleur vont être une respiration extrêmement rapide avec un halètement marqué, l’air hagard ou hébété ; l'animal va tituber. Si la température augmente encore, des convulsions et un coma s’installent. L’évolution peut être fatale en quelques minutes. La première chose à faire consiste à faire baisser la température corporelle de votre animal pour essayer de la ramener vers la normale (38°C-39°C). Gestes à faire: - Sortez-le immédiatement de la voiture ou du réduit dans lequel il est, mais ne le laissez pas au soleil..Placez le à l'ombre et dans un endroit aéré.
- Il faut essayer de le refroidir progressivement, avec des linges mouillés sur le corps. On commence par mouiller la région du cou. C’est là que se trouvent les centres de la thermorégulation et les vaisseaux sanguins qui alimentent le cerveau.
Mouiller ensuite progressivement tout le reste du corps. Puis l’envelopper dans un drap de bain préalablement mouillé à l’eau fraîche le temps de le transporter chez le vétérinaire le plus proche. - Il ne faut surtout pas hésiter à agir. Plus l'hyperthermie persiste, plus les risques de complications et de mort augmentent. Tout moyen utilisé sera forcément meilleur que rester inactif. Renouveler l'eau si nécessaire dès qu'elle se réchauffe, ou l'arroser.
- L'aération avec un ventilateur, si c'est faisable, permet d'accélérer les transferts de chaleur. On peut aussi ventiler mécaniquement le chien en faisant des mouvements de va-et-vient avec un objet plat (livre, linge, plaque fine) au dessus de lui.
- Des massages font circuler le sang, évitent la vasoconstriction et facilitent la distribution et l'évacuation de la chaleur.
- C’est une urgence qui demande une consultation immédiate chez le vétérinaire le plus proche dès que le chien montrera une amélioration de son état.
Vous pouvez appeler le numéro d’urgence 112 qui vous renseignera. Le vétérinaire pourra alors réhydrater votre chien en le perfusant et le traitera pour combattre l’œdème cérébral. Prévention: - Eviter les endroits confinés mal, ou non ventilés.
- Il ne faut jamais laisser un chien dans une voiture. Si vous devez le faire, ayez toujours conscience du danger auquel vous l'exposez. Revenez régulièrement voir si votre chien se porte bien.
- Déplacez votre véhicule si nécessaire...Oui, le soleil tourne et l'ombre se déplace en même temps. Pensez-y.
- Evitez l'exercice intense en pleine chaleur...tout comme la plage méditérranéenne, pas vraiment faite pour lui.
Si certaines recommandations peuvent faire sourire, regardez les photos ci-dessous, vous comprendrez alors que si le soleil est radieux, si le soleil est joyeux, il peut aussi être une arme mortelle pour nos chiens. Explications: Les chiens ont un système particulier de régulation thermique. Contrairement à l'être humain, le chien ne transpire pas mais il halète. Cette respiration rapide, la gueule ouverte et la langue pendante, lui permet de maintenir sa température corporelle constante, ou d'éviter qu'elle n'augmente de trop. La régulation thermique du chien: Elle est assurée par les glandes sudoripares et par hyperventilation provoquée par le halètement, appelée polypnée thermique, et la salivation. Les glandes sudoripares: La sueur est produite par les glandes apocrines et exocrines (ces dernières sont situées exclusivement sur la truffe et les coussinets plantaires). | Les glandes apocrines Observons la constitution du poil du chien. Les follicules pileux sont constitués d'un poil avec sa gaine, d'une glande sébacée et d'un muscle érecteur, responsable du hérissement du poil, et d'une glande sudoripare apocrine située dans le derme profond. Leur canal débouche en aval de la glande sébacée. Elles sont donc présentes sur tout le corps, mais n'ont pas une fonction de refroidissement du corps par production de sueur. Les sécrétions des glandes sébacées (huileuses) et celles des glandes sudoripares (aqueuses) se mélangent et forment une émulsion qui va gainer le poil et recouvrir la surface de la peau. Cette émulsion imperméabilise le poil tout en ayant des propriétés antibactériennes. | | Les glandes exocrines (Glande exocrine: se dit d'une glande dont le canal excréteur débouche directement à la surface de la peau) sont localisées à la jonction de l'hypoderme et du derme profond. On ne les trouve que sur les coussinets plantaires et la truffe. Leur canal débouche au niveau de l'épiderme, indépendamment du follicule pileux. Elles ont une fonction de thermorégulation par production de sueur, mais restent totalement inefficaces compte tenu de leur faible étendue. | Le système de ventilation du chien et la polypnée thermique Il est principalement constitué par le museau et les cavités nasales. Chez le chien, l'inspiration se fait essentiellement par le nez alors que l'expiration se fait par la bouche. Ce circuit permet d'utiliser au mieux l'évaporateur nasal au refroidissement des muqueuses. L'eau contenue dans l'air venant de cet échangeur et des poumons peut en effet se condenser sur les muqueuses buccales et surtout sur la langue qui pend à l'extérieur. L'évaporation de cette eau va servir au refroidissement de l'organisme du chien.. La salive a un rôle thermorégulateur. La langue du chien en polypnée thermique est humidifiée par une hyper-sialorrhée, ou salivation très importante, pour accélérer la perte de chaleur de l'organisme. Les glandes salivaires du chien. Le nez est séparé en deux parties: - Le cornet nasal supérieur est constitué par l'os ethmoïde. C'est dans cet os que seront captées les molécules odorantes.
- Le cornet nasal inférieur qui débouche dans les voies respiratoires et qui amène l'air chargée d'oxygène.
Les chiens ont développé une grande capacité à vaporiser de gros volumes d'eau à partir des passages respiratoires. L'air inspiré est séparé en deux par les cornets nasaux. Le courant le plus important passe dans le cornet nasal inférieur et sert à la respiration. Le second courant passe dans le cornet supérieur et dans l'os ethmoïde où il est réchauffé en tourbillonnant dans les volutes et débarrassé de ses poussières par les cils de la muqueuse. Les molécules odorantes arrivent jusqu'à la lame criblée où elles sont récupérées par les cellules olfactives et transmises jusqu'au cerveau où elles sont mémorisées. Remarque: On évalue que la capacité de déceler des odeurs et de les distinguer est de 10 000 à des millions de fois plus élevée chez le chien que chez l’humain. Ainsi, le berger allemand, considéré comme un des champions renifleurs, possède 220 millions de cellules sensorielles, comparativement à seulement 5 millions chez l’homme. | | Dans les cavités nasales, de minces lames osseuses, fixées latéralement à la paroi, s'enroulent sur elles-mêmes et forment les cornets nasaux. Ces formations sont richement vascularisées. Le développement des cornets nasaux, chez le chien, accroît considérablement la surface de la muqueuse nasale. Lors de l'effort, l'accélération des mouvements respiratoires (polypnée thermique) permet au chien, de refroidir, par évaporation, le sang qui irrigue la muqueuse et qui se distribue secondairement à la base du cerveau. Chez le chien, la fréquence respiratoire peut ainsi passer de 30 à 40 inspirations par minute à 300 ou 400. Ce processus génère ainsi son propre courant d'air, augmentant la dissipation de chaleur par convection forcée. Ce système de thermorégulation fonctionne parfaitement en milieu naturel et bien aéré. Nous avons tous vu des chiens en polypnée thermique lors des grandes chaleurs estivales. Les limites sont pourtant vite atteintes dès lors que l'animal se trouve dans un milieu confiné ou surchauffé. La voiture fermée en plein soleil vient immédiatement à l'esprit. Pourtant, un chien enfermé dans un endroit clos et modérément chaud est exposé aux mêmes dangers. Une voiture à l'ombre, mais fermée est tout aussi dangereuse qu'en plein soleil. Dans un espace non ventilé et chaud (sans être surchauffé), le chien va respirer de plus en plus vite un air de plus en plus chaud, ce qui aura pour effet de faire monter sa température corporelle qui peut alors atteindre 42ºC. La survenue d'un oedème pulmonaire, avec semi-coma ou coma, est fréquente dans de telles circonstances. C'est le coup de chaleur. Le chien est en danger de mort. Ombre, boisson à volonté, aération: Tout ce qu'il faut pour leur faire passer les grosses chaleurs dans de bonnes conditions.! (cliquez sur la photo) | | | | |