CaniDéclic - Cynologiste - Educateur et Comportementaliste Canin -


 
Ikhâm L'art et la manière... d'apprendre au chien



Ikhâm, berger Picard de 8 mois.
 
Cynophile qui pratiquez déjà certaines activités comme le pistage, vous voudriez initier votre chien, ainsi que vous-même, à l’activité de conduite de troupeau. Avec un jeune berger Picard de 8 mois, c’est le moment idéal.  Ne sachant où trouver un moniteur en chien de troupeau, vous demandez à une éducatrice en club canin (affilié à la SCC). Sur ses recommandations, vous contactez donc une jeune femme de votre région. Elle a ses propres brebis, et vous convenez d’un rendez-vous sur son terrain… 
 
Cela ne commence pas comme un cauchemar, et c’est pourtant ce qu’ont vécu,  Ikham, chiot berger picard de 8 mois et ses maitres.
 
 
-Traumatisme cervical : contusions et cervicalgie gauche 
-Traumatisme lombaire : contusions et lombalgie 
-Lésions de la trachée
-Phobie traumatique (peur de la main, du collier, de la contention,  comportements régressifs,  angoisse…)
 
 
Non, Ikham n’a pas été renversé par un poids lourd. Il s’agit juste d’un chiot qui a participé,  sur recommandation du club canin (en son cadre et par une de ses éducatrices)  à une « initiation », une « séance découverte » à l’activité conduite de troupeau ! 
Lui et ses maitres ont été victimes de la violence des méthodes de dressage d’une jeune femme, se présentant comme monitrice de cette discipline.
 
 
La semaine dernière, en quelques heures, sur toute la planète, via les réseaux sociaux, les cynophiles et tous ceux qui ont un minimum d’empathie et d’éthique, ont découvert avec effroi, le témoignage et les images filmées en plan séquence, de dix minutes de torture. Il ne s’agit que d’une petite partie de la durée de la séance et c’est déjà insoutenable. On sent monter en soi une tristesse, une honte et surtout une colère violente, à subir ces images sans pouvoir intervenir.
 
 Ikham , désigné comme un chiot « doux, sociable, équilibré et intelligent » dans son dossier vétérinaire, est pris en main à l’entrée du terrain par la pseudo monitrice en conduite de troupeau. Les moutons sont déjà dans le parc, elle demande aux maitres de « n’entrer et n’intervenir sous aucun prétexte ».
 
JE sais, VOUS ne savez pas, VOUS restez à votre place. 
 
Monsieur le maitre de Ikham filme, ce qu'il imagine, sera un bon souvenir d’une première au troupeau avec leur tout jeune chien…
Il ne se doute pas encore que ce film deviendra une pièce à conviction et l’enregistrement du traumatisme de d’Ikham.
A partir de ce moment-là, les protestations des maitres d’Ikham, présents de l’autre côté de la clôture ne réussiront pas à arrêter l’escalade de violence chez la monitrice.
 
Il est TRES courant de voir sur les terrains de club canins, ou chez des « éducateurs », « dresseurs », un échantillon de violences académiquement admises, et cautionnées dans la cynophilie officielle française (coups de sonnette, pendaison, coups de pieds etc.) ou de matériels barbares (collier torcatus, électrique, lance-pierre, etc.).  
Tout le monde le sait, mais personne n’en parle. Lorsqu’on dénonce l’omerta, on se voit parler de la rareté des faits… En réalité, c’est monnaie courante !
C’est même tellement banalisé que des vidéos explicites sont postées, sans aucune honte, par les dresseurs-auteurs de ces violences, sur leurs propres pages internet, en guise de publicité !
 
Dans le cas d’Ikham, c’est le florilège et la débauche des actes et techniques employés, de la part d’une jeune femme, qui perd de toute évidence la face, devant un publique et des maitres, puis s’enfonce dans la violence.
 
Pour un professionnel, du comportement canin et de la protection animale, visionner cette vidéo, c’est d’abord être frappé par le profil de la monitrice. Elle ne correspond pourtant pas au « profil type » de ce qu’on appelle les « dompteurs de lions ».  Mais étonné également par l’assurance et la technique, des corrections infligées à Ikham.
 
On y voit sans aucun doute une grande pratique de ce type de gestes.
Coups de sonnette (colapsus de la trachée…), coups de bâton, coups de pieds sur le dos pour écraser le chien au sol (dégâts lombaires…), pendaison (lésions cervicales…) etc. La monitrice travaille de cette manière sans la moindre honte devant ses clients, pendant de longues minutes. Leurs protestations et expressions de doutes n’y changent rien. 
JE sais, VOUS vous taisez 
 
Très rapidement, on se rend compte que la monitrice est en fait gravement incompétente et n’est absolument pas à même d’initier ce chiot au troupeau. Incapable de se remettre en question et s’adapter à la personnalité du chien (ne parlons même pas de celle de ses maitres !). Elle ne comprend pas pourquoi les «recettes habituelles» et ses ordres ne fonctionnent pas. (La maitresse d’Ikham lui dit pourtant distinctement  « qu’il ne connait pas ces commandes »)
Le chien lui non plus ne comprend plus rien. Depuis qu’il est entré dans le parc, tout ce qu’il fait est sanctionné ; non seulement ses initiatives, mais également lorsqu’il se stoppe, car à grand coup de pied, appuyé sur son dos (en pleine construction musculaire et osseuse à cet âge, rappelons-le !) la monitrice lui hurle inlassablement de se coucher, alors qu'elle le met en présence, à quelques centimètres, du stimulus brebis.
 
 
Un tel niveau de méconnaissance de la communication canine fait pitié à voir. Un tel niveau de bêtise humaine fait peur : 
 
-Combien de chiens a-t-elle torturé de la sorte ?
 
-Combien de maitres complices et partisans ?
 
-Combien se sont tus et essayé d’oublier ?
 
La pression du groupe, de par ses sbires qui sont autour du terrain, (on ne sait pas trop pourquoi, mais ils plussoient tout ce que fait la monitrice), participe également à ce que les maitres d’Ikham soient littéralement en état de sidération et se sentent prisonniers de la situation.
Ils mettent fin à la séance.  
 
Pour la monitrice, tout est normal dans le cadre de cette « initiation », elle compte bien reprendre rendez-vous pour une seconde leçon!
 
Les jours suivants, au sein du foyer, la perte de repères et la culpabilité de ses maitres, s’ajoutèrent aux traumatismes physiques et psychiques, bien visibles sur Ikham. En demandant leur avis aux autres cynophiles, via Internet, la maitresse d’Ikham reçu des milliers de messages, venant de toute la planète. Tantôt, empathiques, tantôt culpabilisateurs, des flots d’insultes et de violence, mais aussi des bons contacts et conseils.
 
C’est via ces réseaux sociaux que nous sommes entrés en contact, et que nous avons pu les soutenir  moralement, les encourager à porter plainte, et faire le lien avec les associations de notre réseau, qui se sont portées parties civiles.
 
Aujourd’hui, grâce à cette vidéo, le constat d’un vétérinaire et celui d’un comportementaliste (qui plus est, tous deux ayant déjà reçu Ikham avant ce traumatisme), une plainte a été déposée à l’encontre de la jeune femme se présentant comme monitrice en chien de troupeau. Affaire, qui de toute évidence ne s’arrêtera pas aux faits de violence envers Ikham, au vu des autres problèmes découverts dans le dossier… 
 
 
Nous attendons avec impatience la prise de position de la Société Central Canine, sollicitée dans cette affaire.
 
La DDCSPP se saisit également du dossier pour d'autres illégalités.
 
Plusieurs clubs canins Lorrains, ainsi que les deux clubs français du berger Picard ont fermement et officiellement condamné l’attitude de la monitrice.
 
-La Fondation Brigitte Bardot
-La Fondation 30 Millions d’Amis
-Le SNPCC (syndicat national des professionnels du chien et du chat)
-La SPA de Lorraine
Se sont tous portés parties civiles dès le dépôt de plainte. 
 
Nous espérons une condamnation exemplaire à l’encontre de la pseudo-monitrice en troupeau.
 
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Ces maltraitances sous couvert de techniques d’éducation canine, existent partout en France. On le sait, elles sont enseignées et cautionnées par certains clubs canins ou professionnels indépendants. 
 
Il y a un mois à peine, une de nos adoptantes nous a contacté, afin de nous demander si c’était  bien normal  que l’éducateur venu à domicile (pour une « séance découverte » gratuite), ai blessé son croisé berger allemand à la truffe en lui claquant la porte au nez. Puis lui ai asséné un coup de poing dans la foulée ! Cet éducateur tentant ensuite de légitimer ses méthodes en insistant sur le danger qui guette notre adoptante : « un chien comme ça, c’est une arme ! Vous ne vous rendez pas compte ! Si il passe la porte avant vous, c’est extrêmement dangereux ».
Notons que cet éducateur avec pignon sur rue, est également compétiteur particulièrement titré en mordant sportif…
Et malheureusement, il est loin d’être le seul à faire preuve de violence associée à un tel manque de connaissance de l’éthologie canine, de la communication, et des techniques de conditionnement…
 
Sur un terrain de dressage, dans un cabinet vétérinaire, en pension canine, peu importe, écoutez votre chien. N’ayez pas peur de remettre en cause ce qui vous dérange, même si vous pensez ne pas avoir le droit de contredire celui qui se pose en professionnel. Tous ne sont pas de BONS professionnels.
 
Avant de vous former au conditionnement, formez-vous d’abord à la communication canine (là aussi faites le tri dans vos lectures et références !). Sachez reconnaitre les signaux d’apaisement de votre chien, signes de stress, de malaise, de peur…
 
Mais surtout préparez-vous à dire « NON ». Peu importe de froisser un éducateur, un véto, ou n’importe qui d’autre. Vous ne vivez pas avec lui, et vous avez aussi le droit de changer de crèmerie ! 
 
Celui qui vit avec vous et vous fait confiance, c’est votre chien, et seulement lui.
 
 
Vincent Pfeiffer, 
Comportementaliste
Formateur à Vox Animae
Pour la SPA de Besançon
 
 
 
 
                                                 Code Rural - Article R214-24
 
Modifié par Décret n°2008-871 du 28 août 2008 - art. 1
L'exercice des activités d'éducation et de dressage d'un animal de compagnie dans des conditions de nature à lui infliger des blessures ou des souffrances inutiles est interdit.
 
Canidéclic - Dominique Raison-Laforge - Educateur et Comportementaliste canin -
La Méloigne 53230 Cossé-le-Vivien - Tél.: 02.43.64.33.86. ou 06.30.93.53.92.
N° Siret : 539 239 855 00015 - Code APE 9609Z.